Abbaye de Bonne-Espérance, un joyau architectural en Hainaut



Compte rendu de la conférence donnée le 16 décembre 2015 par Maurice Servais


 

Bonne-Espérance est la seule abbaye d’Ancien régime en Hainaut restée intacte après les événements de la Révolution française, c’est un ensemble architectural classé « Patrimoine exceptionnel de Wallonie ».

Vue aérienne de l'abbaye de Bonne-Espérance

Vue aérienne de l’abbaye de Bonne-Espérance

Les dates essentielles

  • 1120 Norbert de Xanten fonde un nouvel ordre religieux à Prémontré (non loin de Laon). Ses religieux sont des Norbertins ou chanoines de Prémontré.
  • 1126 Raynard, seigneur de Croix-Lez-Rouveroy donne à l’ordre de Prémontré un alleu (terre libre) à Vellereille-les-Brayeux.
  • 1130 Douze chanoines venus de Prémontré fondent l’abbaye de Bonne-Espérance à Vellereille.
  • 1794 Bonne-Espérance est pillée mais échappe à la destruction.
  • 1796 L’abbaye est supprimée et ses biens sont confsqués.
  • 1798 Les religieux rachètent les bâtiments de leur abbaye.
  • 1829 Les religieux survivants lèguent les bâtiments au séminaire de Tournai.
  • 1830 Le Petit Séminaire est créé.
  • 1839 L’Ecole Normale est créée.

Actuellement, le collège de Bonne-Espérance est un établissement d’enseignement primaire et secondaire (externat-internat).

Les religieux

Entre 1126 et 1451, on recense 800 chanoines et 85 frères convers (religieux non prêtres voués surtout aux travaux manuels et parfois à la gestion matérielle). Entre 1452 et 1794 : 474 chanoines, 46 abbés se sont succédé. On connaît le lieu d’origine de 259 religieux. Ainsi 29 étaient issus de la Botte du Hainaut et de l’Avesnois.

Les ressources de l’abbaye

Il s’agit des revenus du domaine foncier propre, constitué de fermes, de terres agricoles, de moulins, d’un charbonnage et des douaires d’églises. A cela venait s’ajouter une partie importante des dîmes perçues dans les villages où l’abbaye assurait le service paroissial.

Les fermes

L’abbaye possédait de nombreuses fermes, notamment dans le Hainaut (voir étude du chanoine Milet). Autour de Bonne-Espérance, il existait six fermes à Vellereille-les-Brayeux (brayeux = marécages) : Pincemaille, la Basse-Cour, la Belle Maison, Bel Air, le Chat barré, Rivevreulle. Ailleurs, citons Anderlues, Courcelles, Croix-lez-Rouveroy, Familleureux, Leugnies, Seneffe, Souvret, Chaumont, etc.

Les paroisses

Façade principale

Façade principale

Celles-ci où l’abbaye exerçait le service pastoral étaient assez nombreuses. Bonne Espérance y avait le droit de collation (nomination du curé et octroi d’un bénéfice).
Mentionnons spécialement Leugnies, Ste-Geneviève entre Chimay et Saint-Rémy. C’est en 1161 que l’évêque de Liège donne l’église de Leugnies avec ses dîmes, ses revenus et toutes ses dépendances à Bonne-Espérance. Quant à Ste-Geneviève, c’est plus tardif (1678 – collation). On possède les noms des curés de Ste Geneviève au 18e siècle.
De nombreuses vues de ces fermes et églises ont été proposées par le conférencier. L’abbé de Bonne-Espérance était, au nom de l’abbaye, vicomte de Vellereille-les-Brayeux et baron de Chaumont-Gistoux (vue des blasons et sceaux).

Architecture

Église abbatiale

Église abbatiale

Église abbatiale

Église abbatiale

Cette partie étant essentiellement visuelle, nous devons nous contenter de la mention des vues proposées assorties parfois de commentaires.

  • Vue d’ensemble de l’abbaye,
  • monument classique du 18e siècle,
  • le plan de la cour d’honneur date du 17e siècle,
  • les façades ont été rénovées entre 1738 et 1767 selon les plans de l’architecte montois Nicolas DEBRISSY ;
  • vue de la Tour du 15e siècle ;
  • Bonne-espérance en 1598 (Albums de Croÿ) : on y voit la Tour du 15e siècle ;
  • détail de la vue précédente qui montre que l’église n’a pas encore été restaurée en 1598 (l’abbaye avait été incendiée en 1568 par les troupes du Prince d’Orange) ;
  • vue montrant au centre le quartier d’accueil des hôtes de marque et à gauche le pavillon de l’abbé ;
  • deux vues de la façade principale qui vient d’être restaurée par la Région
    wallonne ;
  • vue de la partie centrale de la façade principale ;
  • vue générale de la façade latérale sud des bâtiments de la brasserie et de la boulangerie ;
  • vue de la façade latérale nord du bâtiment du quartier des métiers ;
  • deux vues de l’escalier d’honneur ;
  • vues des cloîtres (couloirs) ;
  • porte du cloître vers la cuisine ;
  • piliers et voûtes de la cuisine du 13e siècle, restaurée au 16e siècle ;
  • portes du 18e siècle et du 16e siècle, culs-de-lampe du 13e siècle et du 16e siècle ;
  • chauffoir (1745) – réfectoire (1745) ;
  • peinture du Valenciennois Bernard Fromont ;
  • salle capitulaire du 13e siècle puis du 16e siècle, avec aussi fenêtre en plein cintre du 18e siècle. (jusqu’au 17e siècle, il n’y avait pas de mur entre la salle capitulaire et le cloître) ;
  • vue de l’infirmerie (1789) ;
  • église abbatiale néoclassique ([Fig. 4]), œuvre de l’architecte Laurent-Benoît DEWEZ (1770 → 1789). Cette église a remplacé une église gothique devenue vétuste, en gardant cependant la Tour du 15e siècle en style gothique hennuyer.
  • Vues de l’intérieur (nef, six colonnes de marbre de Rochefort, autel, orgues du 18e siècle provenant de l’abbaye d’Aflighem) ;
  • plans superposés des églises gothique et actuelle ;
  • vestiges de l’église gothique ;
  • fondations du chœur de l’église du 13e siècle ;
  • sacristie octogonale (extérieur et intérieur) ;
  • autel et retable de Notre-Dame de Bonne-Espérance avec gros plan de la magnifique statue en pierre polychrome du 14e siècle ;
  • dons des archiducs Albert et Isabelle (17e siècle-couronnes) ;
  • bibliothèque datée de 1720 en style Louis XIV ;
  • atlas d’Orteluis du 16e siècle ;
  • speculum de Vincent de Beauvais ;
  • décret de Gatien.

Compte rendu rédigé par Léon Fassiaux d’après les documents du conférencier.


 

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