Charlotte de Croÿ (1741-1774) et Florence de Lannoy (1774-1793) : les deux dernières abbesses du Chapitre Sainte-Aldegonde de Maubeuge.


Résumé de la conférence donnée le 16 novembre 2022 par Jean Heuclin


Maubeuge est devenue française après le traité de Nimègue en 1678 qui met fin à la guerre de Hollande. La décision est prise de fortifier la ville selon les principes de Vauban. Un énorme chantier s’ouvre qui détruit un tiers de la ville ancienne au profit de fortifications élevées de 1679 à 1685. Une intendance avec J. Faultrier s’installe puis une garnison de 4500 hommes et près de 1000 chevaux avec des écuries, des arsenaux et des casernes. Un siècle plus tard, un rapport précise que « le peuple ne subsiste que par l’existence de l’importante garnison qui y séjourne ». Cette transformation brutale s’accomplit dans un climat de crise à la fois militaire et économique avec les passages répétés des gens de guerre, la bataille de Malplaquet en 1709 et un terrible hiver qui ruine l’économie du pays jusqu’en 1720. Le Chapitre de Maubeuge va devoir s’adapter à cette situation nouvelle et connaitre de profondes transformations.

L’influence de l’Espagne et des Habsbourg était encore très présente sous les trois abbesses : Anne-Christine de Beaufort (1671-1698) dont le père était au Conseil du roi Très Catholique, Claire de Noyelles (1699-1719) dont le père était chef des finances des Pays-Bas et Mlle de Hornes[1] (1719-1741) qui se déclara comtesse du Saint-Empire ! Le temps était venu pour la monarchie française de contrôler ce chapitre respectueux mais dissident.

Charlotte-Thérèse de Croÿ (1741-1774)

Fille de Philippe de Croÿ (1641-1718), prince et comte de Solre et d’Anne-Marie Françoise de Bournonville (+1727). Parmi leurs sept enfants, deux furent officiers au service du roi d’Espagne et deux des filles entrèrent en religion dont Charlotte-Thérèse, née en 1693 qui entra au chapitre à l’âge de 12 ans en 1705. A la fin du XVIIe siècle, les Croÿ de Solre sont alliés aux Hornes, Créquy, Montmorency et Mailly autant de relations croisées qui permettaient de renforcer leur position. Puis, ils passèrent avec leurs régiments wallons et de Poitiers au service de Louis XIV. Albert-François fut tué à la bataille de Malplaquet et Anne-Emmanuel de Croÿ se rapprocha par mariage de la famille de Le Tellier de Louvois en 1741. Il devait consacrer sa fortune à l’édification du port de Dunkerque, au renforcement des défenses de Calais et obtenir le titre de Maréchal de France.

Nous savons peu de choses sur la jeunesse de Charlotte à Maubeuge. Elle assista, entre 1708 et 1740, à plusieurs réceptions de personnages d’importance, tel le duc de Vendôme venu pour s’opposer à la jonction du prince Eugène de Savoie avec Marlborough, le duc de Bavière et l’électeur de Cologne , réfugiés en France, le prince de Tingry , le duc de Boufflers , le maréchal d’Asfeld mais également des administrateurs civils comme le président du Parlement Maupeou et divers gouverneurs et intendants du Hainaut : M d’Argenson, M de Sechelles, M de Granville enfin, Mgr de Saint-Albin, archevêque de Cambrai . Il faut attendre l’été 1728 pour avoir connaissance d’un épisode rapporté tardivement et avec complaisance par son neveu le vieux maréchal de Croÿ  où un soir d’orage, Mlle de Croÿ vint à se perdre dans les bois en revenant de l’ermitage de Bonsecours. Cet épisode n’assure en rien une grande assiduité de Charlotte à ses pieuses activités de chanoinesse maubeugeoise comme l’atteste un relevé de compte de 1734 où est signalée son absence. C’est dans un climat de légèreté et de marivaudage, faisant suite aux années des guerres de Louis XIV que la princesse de Croÿ partagea son existence avec 49 compagnes qui la rejoignirent avec une nette prédominance des familles aristocratiques françaises.

Le 20 septembre 1741, Isabelle de Hornes mourut à 3h du matin. Mlle de Croÿ qui se rendait à Versailles, fut priée par les Quatre ainées de solliciter l’autorisation d’une nouvelle élection qui eut lieu le 2 décembre. Le 20, le roi nommait officiellement Mlle de Croÿ, « sa bien-aimée cousine » ! L’entrée solennelle en ville fut fixée à la bonne saison le 9 avril 1742 en présence de toutes les autorités civiles, militaires et religieuses en grand apparat. On reçut plus de 1000 personnes à nourrir pour un coût de 12 000 lb et le bal s’acheva à 3h du matin ! Le faste de cette intronisation se poursuivit tout au long de son abbatiat de 32 ans marqué par de nombreuses fêtes splendides et réceptions en l’honneur de personnalités civiles et militaires dans la continuité de l’esprit de la régence du duc d’Orléans : le 8 mai 1744, la venue de Louis XV à Maubeuge ; en 1755, l’intendant de Blair ; la réception au chapitre de 24 nouvelles demoiselles dont la plupart se marièrent avec des officiers prestigieux des régiments en place. En 1746, un des officiers en garnison à Maubeuge se prit d’amour pour l’abbesse et composa un poème  qui nous éclaire sur l’ambiance galante.

mais belles dames permettez

que chez vous l’on trouve à redire

j’admire votre chasteté

mais pour votre sobriété

ma foi, je la soutiens blâmable

l’on peut sans somptuosité

avoir un joueur à sa table…

vous ne soupçonnez que l’officier

grand à valeur de son métier

des mots, voudrait grand étalage

vous vous trompez, un bon potage

tendre gigot, la poule au ris

joyeux propos et doux soucis

A cela seul il vous engage…

Maubeuge a 7 corps de caserne pour 6000 hommes et compte en 1755, 6 brasseries et plus de 130 cabarets. Le Chapitre possède un caveau ou le vin est détaxé. La troupe désœuvrée amène des troubles  selon les registres de la Maréchaussée, soit pour dettes, jeux de hasard, tapages et désertions. On se plaint du trop grand nombre de filles vagabondes et libertines environ 30% qui doivent se couvrir d’un drap jaune et ne peuvent aller dans la forteresse, tours ou terrassements… En 1767, trois soldats qui volèrent les vases sacrés à l’intérieur de l’église Sainte-Aldegonde l’un fut pendu et les deux autres fouettés, marqués au fer rouge et envoyés aux galères.

A partir de 1740 jusqu’en 1789, le Chapitre est un vaste chantier : on embellit l’église Ste-Aldegonde, détruit le Vieux-Moustier, construit un hôtel abbatial à deux étages et de nouvelles maisons pour les chanoinesses. Les marbriers de Rance sont sollicités. Ces travaux nécessitaient de lourds investissements obligeant le Chapitre à veiller sur ses sources de revenus dans une conjoncture qui devait changer et devenir défavorable à partir de 1765. Entre 1755 et 1772, les conflits se multiplièrent entre le Chapitre et les paroisses dépendantes à propos du paiement d’une dîme sur les pommes de terre dont la culture se répandait en plein champ et apportait vitamines et une meilleure résistance des individus. Tout ceci bien avant les travaux de Parmentier en 1785 ! le rapport de 1777, d’un officier parisien, Decaux de Blanquetot estime que « la bonté et la franchise caractérise la population qui vit chichement avec une nourriture simple à base de légumes, de fruits et de produits laitiers. Le beurre et les pommes (de terre) cuites accompagnés d’un bon pain sont les seuls aliments. Le porc salé et la grosse viande, mis dans la soupe sont aussi volontiers consommés ».

Le 26 septembre 1774 décès de Mlle de Croÿ a 81 ans : «  elle se fit remarquer par une grande magnificence, elle accueillit toujours bien les étrangers. Elle reçut et traita le prince de Galles, devenu roi d’Angleterre et beaucoup d’autres personnages. Indépendamment de son revenu d’abbesse, elle dépensait annuellement plus de 50 000 lb de ses revenus propres. Elle employa son crédit à la cour qui était très grand en faveur de la ville et de ses habitants ; les pauvres, dit-on, furent aussi l’objet de sa tendre sollicitude de sorte que son décès causa un grand deuil ».

Anne, Adrienne, Florence de Lannoy (1728- 1731 – 1774-1793 – 1812)

La famille des Lannoy, apparue au XIIIe siècle dans la région du Ferrain, s’implante en Hainaut à la suite des ducs de Bourgogne lors de la guerre de Cent Ans. Au XVIIIe siècle, on trouve parmi ses membres, Albert-Eugène de Lannoy, ambassadeur de Charles II d’Espagne, souverain des Pays-Bas de 1665 à 1700, dont le fils Maximilien est chevalier de l’ordre Teutonique et Adrien-Gérard (+1730), gouverneur de la province de Namur. Les alliances se renforcent par des mariages avec les Van der Horst, les barons de Metternich, les Warnant, les d’Oultremont, les Ghistelles, les Wignacourt et les de Berloo.

Florence de Lannoy, dite « Mademoiselle de Clervaux », née à Namur et baptisée à St-Jean l’Evangéliste le 5 février 1728, entra à Maubeuge très jeune, en 1731, à la suite du décès en couches, à 29 ans, le 24 avril, de sa mère, Aldegonde-Louise de Warnant (1702-1731) qui avait épousé en 1724 Adrien-Gérard de Lannoy (1699-1743). Elle est la sœur des jumelles Anne-Adrienne  (1726-1737-1750-1760) et Anne-Louise (1726-1789). Cette dernière, entrée à Maubeuge également à l’âge de trois ans en 1729, épousa le 8 décembre 1748 un cousin, Florent-Emile d’Oultremont dont le frère Charles-Nicolas devint prince-évêque de Liège de 1763 à 1771. La famille est alors partagée entre son allégeance à l’empire des Habsbourg et l’influence française grandissante en Hainaut.

Les deux sœurs sont orphelines de mère. Au décès de leur père en 1743 alors adolescentes. Elles deviennent officiellement écolières pour trois années consécutives. Elles eurent pour compagnes entre 1726 et 1750, vingt-cinq jeunes filles qui appartenaient aux familles de Mérode, de Monchy, d’Assignies, de Rahier, de Ghistelles, de Wignacourt de Bethune, de Berghes, de Salm-Salm et de Van der Burch. Si l’activité liturgique prenait une part importante de leur formation, l’inventaire de la maison de Mlle de Ghistelle, décédée 6 avril 1792 à Mons, nous donne à voir le contenu d’une bibliothèque de 120 ouvrages et mesurer les centres d’intérêt au sein du Chapitre. On peut en distinguer quatre : tout d’abord la vie religieuse et une piété inspirée par Saint Augustin, saint François de Sales et l’introduction à la Vie dévote. Cela était complété par la géographie et l’histoire des grands hommes et des rois, notamment Henri IV et Louis XIV, à travers les ouvrages rédigés par Voltaire. Une philosophie de la vie avec le dictionnaire de Bayle, la mythologie, les fables de La Fontaine et les Caractères du grec Théophraste. Ce regard lucide et amusé sur les vices et les travers de l’humanité se poursuivait par une réflexion sur le service et la vie de Cour, à travers les lettres de Mme de La Vallière et de Mme de Sévigné. Notons enfin que la cuisine et la gestion des terres agricoles dans l’esprit des Physiocrates du XVIIIe siècle ne leur était pas étrangère. Nos chanoinesses sont donc des femmes ouvertes aux idées de leur temps mais attentives à la vie aristocratique de la Cour et à la gestion de leurs droits et de leurs biens.

Florence vécut les années fastes de l’abbatiat de Mlle de Croÿ. Le 26 septembre, cette dernière décéda. Le chapitre envoya  à la cour, le receveur général, M. Picquery qui en revient avec l’autorisation de procéder à l’élection d’une nouvelle abbesse. Le jour est fixé au 24 octobre 1774. Florence est désignée, elle a 46 ans. Le 28 octobre 1774, Louis XVI signait le Brevet de nomination. Le 3 novembre un diner somptueux est offert au Chapitre pour un coût de 1600 lb mais le Magistrat urbain est mécontent. L’installation officielle est prévue au 15 mai 1775 mais se trouve marquée par une série d’embuches administratives du Magistrat urbain qui interdit à la population de Maubeuge de sortir ce jour-là, de l’armée qui rechigne à présenter les armes, du parlement de Douai qui tarde à enregistrer le brevet et du retard à Cambrai où l’archevêque Fleury n’est pas encore arrivé. C’est donc dans un grand silence, au seul son du roulement de tambour que Florence fit son entrée en ville soutenue par l’accueil plus chaleureux du clergé et du Chapitre. Les difficultés administratives d’enregistrement du brevet et de l’installation par le Parlement de Douai n’en durèrent par s moins jusqu’au 1er décembre 1775.

Toute cette procédure et ces atermoiements furent très mal vécus au sein du Chapitre. Cela témoignait, en réalité, de difficultés et de tensions annonciatrices de la Révolution. A peine installée, Florence doit agir face aux manœuvres de l’administration royale pour contrôler le Chapitre, relayées par celles d’Auguste-Pompée Hennet, conseiller et prévôt royal de Maubeuge sans compter les revendications de certains curés sur leurs honoraires et accepter une réforme de la méthode de gestion du Chapitre. Depuis 1770, la conjoncture économique s’est renversée, le coût de la vie augmente, les prix du blé chutent. Une certaine paupérisation s’installe alors que les chanoinesses continuent de mener grand train de vie avec un programme de construction de bâtiments très coûteux. En 1789, les revenus de l’abbesse s’élevaient à 47 137 lb comprenant ses revenus de chanoinesse (35 732 lb) et divers droits et taxations. L’excédent budgétaire dégagé était de 154 000 lb.

Les chanoinesses notent que, pour la première fois, lors de l’enregistrement du Brevet au Parlement, le chapitre a été qualifié de royal. La démarche était significative d’une volonté de mise sous tutelle par l’administration. Dès le 24 janvier 1775, Louis XVI octroyait au titre de son joyeux avènement, une prébende du Chapitre, sans son avis ni accord à deux demoiselles de Lasteyrie. En 1776,  il procéda de la même manière avec le chapitre de st Quentin contre le privilège de l’abbesse. Deux autres candidatures furent encore l’objet de controverses et de procès en 1776 et 1778. L’enjeu était d’introduire de plus en plus de filles issues de l’aristocratie française, y compris de robe dans un établissement dont les statuts réservaient l’accès à la plus ancienne noblesse d’épée des Pays-Bas proche du Saint-Empire Germanique. Ces manœuvres ne faisaient que précéder le grand débat qui s’ouvrit en 1781 sur les preuves et nombre de quartiers de noblesse, suite aux lettres patentes du 18 août et à l’arrêt du Conseil d’Etat qui changeaient les preuves d’admission dans les chapitres nobles, amenant une lettre de protestation de l’abbesse et des chanoinesses à la cour.

L’administration royale intervint encore pour ordonner la vente des bois se ferait en monnaie tournois et non plus en blanc du Hainaut et contrôler les défrichements pour lequel elle condamna le Chapitre d’avoir fait déroder une partie du bois du Tilleul, à charge de replanter. Les tracasseries ne s’en poursuivirent pas moins avec Auguste-Pompée Hennet (1728-1792), prévôt de Maubeuge. Il est l’exact contemporain d’Adrienne-Florence. Il rend un jugement en 1775 en faveur du seigneur de Rainsart, pour l’exemption du droit de terrage sur Feignies et condamne les dames chanoinesses. Il soutient les fermiers du droit de brouettage pour obliger les chanoinesses à payer les droits de brouettage de leurs vins et bières. Il fait apposer les scellés sur les meubles d’une chanoinesse décédée en opposition aux droits du Chapitre et fait interdire la sépulture des Dames dans leur église.

En retour Florence intervient à la cour et s’oppose à la nomination de curés contestataires dans les paroisses à Lallaing, Lambres, Sivry, Houdain…Elle nomme échevins et de mayeurs dans les possessions du chapitre, veille au règlement de différends avec des paroissiens, la promulgation de règlements de police et accorde des indemnités en faveur des victimes d’incendie ou de calamités naturelles à Sivry, Cousolre, Maubeuge, Quiévelon…Elle préconise le régime de l’abonnement pour certains droits et taxes mais l’administration royale s’y oppose cette fois.

La politique des Grands travaux se poursuit de façon intensive dans l’enclos du Chapitre. En 1776, il fut payé 39 000 lb et en 1789 encore 35 000 lb. L’Hôtel abbatial de 30 m de façade et de 18 m de large couvrait une surface sur deux étages de 531 m2. Le chapitre avait aussi la responsabilité des moulins contre d’éventuelles malversations et la régulation du cours de la Sambre pour éviter les inondations avec obligation de faire rétrécir et approfondir le canal de la Sambre avec rapport à l’intendant Sénac de Meilhan.

Dans les années qui précédèrent la Révolution, le chapitre fait preuve à la fois de modernité dans sa gestion et d’attachement intransigeant et vexatoire à de petits privilèges comme autant de symboles recognitifs de son pouvoir : dime de la pomme de terre, taxe sur les boissons, droit de plantis, de terrage, droit de main-morte et de meilleur cattel. Le chapitre faire respecter ses droits et eu égards aux nombreux procès engagea Hennet du Barret, comme avocat. Il intervint à Versailles, au Parlement de Douai mais aussi pour veiller sur les biens à l’étranger.

L’année 1789, entre le 27 mars et le 4 avril, est marquée par une fébrile agitation avec la rédaction des cahiers de doléances et l’élection des députés aux Etats-Généraux. Le 6 octobre, le chapitre fait un don patriotique de 147 000 lb et prête à la ville 12 000lb pour acheter du blé et donne 20 écus par jour pour payer la Garde Nationale. Pompée Hennet[2], prend position pour la confiscation des biens du clergé. En 1790 est dressée une liste des 33 chanoinesses et obligation de remettre au district les titres et biens. Le projet d’un exil à Mons est abandonné après la mise sous séquestre de leurs biens par l’empereur Léopold II. La dernière cérémonie a lieu le 30 novembre, la plupart des chanoinesses rentrent dans leur famille en emportant des objets, linge, mobilier du Chapitre. La population réclame maintien du chapitre en vain.

En 1791, fermeture de l’église Sainte-Aldegonde, inventaire puis mise en vente ;  destruction du reliquaire de SA, des cloches à la fonderie à canon de Douai. Réquisition, confiscation et vente des maisons des chanoinesses et de leur mobilier. 31 octobre 1792, Florence de Lannoy rédige son testament, Maubeuge encerclée par les Autrichiens, elle se réfugie à Cousolre, accusée d’avoir discuté avec un officier autrichien, puis d’avoir reçu une lettre d’un chef vendéen, accusations non fondées diffusées par le comité de Salut public. Bataille de Wattignies (15-16 octobre 93) arrivée des commissaires Bar et Lejuste, régime de la Terreur, arrestation avec d’autres suspects, suicide du receveur Picquery à Etréaupont, Florence emmenée à Laon et Soissons. Libérée en 94 avec la fin de la terreur, rentre à Maubeuge et réclame ses biens et honoraires à la ville. Florence se résigne à rejoindre sa famille au Luxembourg après 1797, mandate un avocat pour réclamer ses biens mobiliers et immobiliers et les sommes versées en 1789. L’administration objectera que les dossiers se sont égarés ! Atteinte d’Alzheimer, elle décède au château d’Oultremont à Warnant-Dreye, à l’âge de 84 ans. Elle est inhumée à St-Georges-sur-Meuse où vécut le prince-évêque de Liège au château de Warfusée.

Epitaphe : « Elle fut dans la prospérité toujours bonne et charitable, elle faisait le bien sans ostentation. Dans les jours d’épreuve qu’elle eut à passer, elle sut à tout propos conserver sa dignité .Quoique moins riche que plusieurs abbesses qui l’ont précédée, elle fit toujours un large et bon usage de ses revenus. Sa constance et sa résignation dans l’adversité lui ont laissé un juste tribut d’admiration et de reconnaissance de tous ceux qui avaient un cœur honnête à Maubeuge ».

[1] la principauté de Hornes était une enclave de Liège, créée le 19 octobre 1677 et attribuée par Charles II d’Espagne à Eugène-Maximilien de Hornes (1631-1709)

[2] Ne pas confondre pompée Hennet, prévôt de Maubeuge et Hennet du Barret avocat du Chapitre

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